EDF Cenis Tour – Trail noir – Le récit

Ce que j’aime dans le trail, c’est qu’aucune course ne se ressemble. On a beau empiler les expériences et élaborer des scénarii pour se projeter mentalement, ça ne se passe jamais comme prévu … Il faut composer avec la réalité du moment … toujours et encore !

Yesterday was easier than today (*)

(*) en référence à l’expression « better today than it was yesterday »

C’est la phrase que je lis sur le sac de Ute, une anglaise au dossard n°2 avec qui je joue au chat et à la souris depuis plusieurs heures maintenant. Il est 16h30 et nous sommes dans les plus forts pourcentages de l’ascension du refuge de Cuchet sur le versant Vanoise de la course. La chaleur est accablante. Le peu d’arbres disséminés dans la pente douche tout espoir de trouver un répit ombragé. Le flanc est abrité du vent. Pas d’air, c’est suffoquant. Cette côte est interminable. Un virage, puis un autre, sans apercevoir le moindre indice qui pourrait évoquer la présence d’un refuge.

Comme dans la côte précédente, Ute me dépasse et me distance mètre après mètre, inexorablement. Je n’ai plus de force. On échange rapidement quelques mots : « one step after another » me dit-elle. Son visage en dit long sur sa souffrance mais elle a plus de force que moi. Je n’arrive pas à la suivre.Ute court en catégorie V2 (plus de 50 ans) et a une sacrée expérience des ultras avec notamment l’UTMB terminé en 38h en 2016. Elle montre une détermination et un courage impressionnants en relançant là ou tant d’autres marchent. Je parviens à la garder en point de mire. La savoir pas loin me rassure et me fait du bien, comme une présence familière qui vient éteindre les questionnements tournant en boucle. Derrière moi, c’est la Bérézina : tant de coureurs englués dans la pente – et pourtant je ne suis qu’à 2.5 km/h – certains sont même allongés en plein soleil les bras en croix. Par cette chaleur, c’est de la folie !

Le chemin se rétrécit, étouffé par les hautes herbes qui masquent la trace. Tel un cycliste du Tour de France, j’imagine me frayer un passage au milieu d’une foule en délire. Sauf que les spectateurs sont totalement inertes et que le calme pesant me renvoie à ma propre solitude … un pas, puis un autre, Séb, c’est tout ! En plein délire hypnotique ? Peut-être … Boire cette eau chaude m’écœure et mon ventre de plus en plus délicat s’oppose à ce que je lui présente … et il doit bien rester quatre heures à faire encore … un pas, puis un autre …

Le départ à Termignon

4h du matin s’annonce dans quelques minutes lorsque tous les coureurs se tassent dans la raquette de départ. La sortie du gymnase est saisissante. Il doit faire 10 degrés pas plus. Je grelotte un peu. On doit être 150, peut-être 200. Je vois mal avec l’obscurité. Tant mieux, ça évitera les bousculades. Je me place au fond comme à mon habitude. Mon voisin de gauche m’adresse la parole. Je sursaute – faut dire qu’il a un faux air de Gandalf (encore ??!!) – Francis m’apprend qu’il est V4 (plus de 70 ans) et qu’il a déjà participé à la Badwater, cette course de dingo courue dans la Vallée de la Mort par plus de 50°.

Moi : C’est mon rêve d’avoir la même santé que vous à 71 ans. Comment vous faites ?

Lui : Je me suis fais opéré du dos il y a deux ans. Le chirurgien m’a dit surtout n’arrêtez pas. Mes genoux tiennent alors je continue !

Moi [interdit] : …

Le speaker se débat comme il peut avec une sono pas encore bien réveillée elle non plus : 5, 4, 3, 2, 1 … c’est parti !Le départ est très rapide dans les rues de Termignon. Le temps de passer sur un pont pour sortir du village, nous atteignons déjà les dernières lumières et la pente commence à s’incliner, mais pas suffisamment pour calmer les ardeurs. Je suis un des seuls à passer à la marche et je laisse le peloton s’envoler. Je me retourne, je ne vois que deux personnes à peine quelques mètres derrière moi : l’autre V4 et le serre-file. Un scénario que je ne connais que trop bien !Les deux ou trois premiers kilomètres sont vallonnés sur une piste large. Je garde la queue du peloton en point de mire et parviens même à recoller juste au pied de la première difficulté de la journée mais l’allure est encore trop rapide. La pente a beau avoisiner les 20%, mes voisins débutent cette côte tout en puissance et leurs respirations très saccadées m’incitent à opter pour la prudence : je me laisse décrocher. Et puis cette odeur de camphre en pleine nuit … beuuuurk !! C’est mieux comme ça.

Le serre-file est là, deux virages en contre-bas, prêt à cueillir les plus faibles … et Claude, notre deuxième V4, me reprend du terrain inexorablement. Pourtant, j’ai l’impression de ne pas traîner :  le cardio indique 160 et a une fâcheuse tendance à vouloir s’envoler.

Cette côte est rude. Je parviens à déposer quelques âmes en détresse, scotchées à la pente, mais très peu finalement. Claude finit par me rattraper, s’interroge sur les barrières horaire et me dépasse. J’arrive à lui emboîter le pas. Quelques lumières dansent en contre-bas. Le serre-file n’est pas bien loin.

La forêt devient plus clairsemée. Arrivent enfin les premiers pâturages. La nuit devient plus douce et on commence à distinguer la majesté des reliefs qui nous entourent.

Waouuuuh … qu’est-ce que c’est impressionnant !!

Avec Claude, nous faisons la jonction avec un groupe de trois dans lequel se trouve Francis, le V4 de la Badwater, intarissable, prodiguant ses conseils à son auditoire du moment. Erellaz, le premier ravitaillement, apparaît enfin, marquant la fin de ces 1000 premiers mètres de dénivelé. Deux heures de course maintenant et j’ai seulement cinq minutes d’avance sur le temps prévisionnel du dernier. Je fais le plein de mes bidons, avale deux Tuc et repars aussitôt. Quelques centaines de mètres plus loin, je me retourne et je vois la frontale du serre-file arriver à son tour à Erellaz.

Que la marge de manœuvre est étroite Séb !!!

La descente qui suit est roulante. Je reprend contact rapidement avec le peloton éclaté en gruppettos (enfin !!!) et je me surprends à doubler coureur sur coureur. Vais-je trop vite ? Le cardio est à 140 et les cuisses répondent bien, tout va bien !La deuxième montée du jour apparaît courte et abordable. J’ai de très bonnes sensations. Je pousse fort (trop ??!) pour rattraper un groupe de dix personnes – le cardio est monté à 170, est-ce bien raisonnable ? Il me faudra attendre les deux tiers de la montée pour recoller et récupérer un peu. Je me sens fort et j’arrive même à accélérer de temps en temps sur le plateau surplombant le col du Petit Mont Cenis. Après 4h15 de course, j’atteins frais et dispo le deuxième ravitaillement. Un arrêt express plus tard, je me lance à l’assaut de ce que je croyais être la plus grosse difficulté du jour …

Le Pas de la Beccia

On l’aperçoit depuis le ravitaillement et, très franchement, j’ai mis un bon moment à comprendre où était le passage pour atteindre la crête rocheuse !!

Mais bon sang comment on va passer là-dedans ?

La montée se fait en deux temps : une marche d’approche sur une piste large pendant laquelle tout le monde – moi y compris – pousse fort sur les bâtons. L’inconscience de ce qui va suivre peut-être … Puis la montée – que dis-je l’escalade !! – à proprement parlé. Ça démarre vers 2300m d’altitude par un sentier à 17% de pente tout en lacets pour terminer à plus de 2700m par un sentier de chèvres droit dans le pentu avec des rampes à plus de 35% !!! C’est court et très brutal. Tout le monde est asphyxié. Des groupes se forment mais personne ne veut assumer le rythme. On s’arrête, on s’écarte, on prétexte d’admirer le paysage ou de prendre une photo – c’est vrai que la vue sur le Lac du Mont Cenis est magnifique – les échines se courbent et tout le monde grimace. Difficile de « gérer » cet assaut sans taper dans la réserve alors on y va et on y met du cœur … tant pis ! Je ne monte pas trop mal et arrive à m’accrocher à un groupe de quatre jusqu’au sommet.

Mais quelle vue ! Les deux versants, somme toute très différents, sont magnifiques !!!

Je ne traîne pas trop au sommet et me lance dans une descente où la vigilance est de mise jusqu’à la Petite Turra. Des signes ostensibles de fatigue apparaissent dans les démarches des uns et des autres. J’imagine qu’il en est de même pour moi : les cuisses répondent déjà moins qu’au début. La portion qui mène au troisième ravitaillement du col du Mont Cenis est technique et redoutable – j’adore !!! – et j’avoue m’être pris au jeu : des marches rocheuses s’enchaînent en virages et il vaut mieux avoir le pied alerte pour préserver son intégrité. Un passage encordé est même installé pour la sécurité. Hyper concentration de mise … A ce petit jeu, je double plein de monde – merci la course d’orientation pour la lecture du terrain – et après 6h15 de course, je rejoins cette troisième halte bien méritée.

Seulement un gros tiers de course a été couvert et je suis déjà bien entamé

A 11 heures du matin sur des larges pistes de ski à découvert et en montagnes russes, la température est déjà moins facile à supporter. Les relances sont plus difficiles. Aussi, quand la forêt apparaît et qu’une légère brise vient nous caresser la nuque, je retrouve le sourire. Et quelle belle idée que ce tout petit tour d’étang juste pour la beauté du site … magique !!!Le sentier mono-trace plonge dans une forêt dense et surplombe en balcon la vallée de la Haute-Maurienne. Il est censé nous mener à Bessans, point le plus éloigné du parcours mais pas de trace du village en question, seulement une vue perpétuelle et monotone sur l’Arc, la rivière creusant le fond de vallée. J’aime ce tronçon très joueur avec quelques franchissements ici et là. Mais il est également exigeant avec l’obligation de relancer en permanence. Je m’arme de patience et gère mon affaire. Peu d’âme croisée pour casser la routine. Tant pis, je reste concentré sur mes appuis.

Bessans apparaît enfin après 9h de course

Quelques enchaînements de lignes droites dans les prés plus tard, j’arrive sur la place centrale du village. Je suis frappé par la chaleur étouffante qui y règne. Le peu d’ombre disponible est squatté par les coureurs cherchant un peu de repos et de répit. Première barrière horaire officielle, j’ai trente minutes d’avance … seulement !! Le pointage est pris en sortie du ravitaillement. Pas une minute à perdre. Je me fraie un espace parmi les autres coureurs tassés sous le balcon de la Mairie. Je remplis mes bidons avec une eau plus vraiment fraîche et avale un sandwich fait maison accompagné de deux verres de coca.

Dix minutes plus tard me voilà reparti sur l’unique portion plate de la course : quatre kilomètres d’une grande piste poussiéreuse longeant l’Arc. Le vent s’est levé et la chaleur est écrasante. La poussière m’assèche les yeux. Seule la rivière amène parfois un peu de fraîcheur. J’aperçois cent mètres devant cette petite anglaise qui a quitté Bessans juste avant moi. Elle ne fait que relancer, encore et encore. J’en fais autant, pour ne pas m’éterniser ici, pour avoir un peu d’air, pour la garder en point de mire. Faut dire que le coin est plutôt désert, où sont passés les autres coureurs ? En train de sécher à Bessans ?

Fin de la piste, on longe une route sur deux cents mètres pour prendre à droite. La pente s’incline d’un coup. Je profite de l’arrêt de Ute – l’anglaise – à une fontaine pour revenir à sa hauteur et m’accrocher à elle … mais elle va trop vite pour moi, ou plutôt je n’ai plus l’aisance de ce matin. La chaleur m’écrase, je n’avance plus. Tel un coureur du Tour en pleine défaillance je la vois s’envoler et je ne peux que courber l’échine. Je constate qu’on repart en sens inverse et ça me déprime. On vient de basculer sur le versant Vanoise de la course, complètement déplumé et aride. L’effet de la chaleur en est décuplé. Je bois autant que je peux mais l’eau est chaude … beurk !!! Aspirer sur cette tétine me demande un gros effort. Par ces chaleurs, ce sont des grandes rasades qu’il me faudrait … vraiment pas adapté ce matériel dont pourtant tous les coureurs sont équipés ! J’ai l’impression d’être au plus mal et pourtant j’arrive encore à doubler des gens bien plus mal en point, s’arrêtant toutes les trente secondes à la recherche d’un air introuvable.

Ute ne m’aura pris qu’une centaine de mètres quand apparaît le refuge de Vallonbrun. Des randonneurs bien intentionnés nous annoncent de l’eau fraîche à une source.

Ouiiiiiiiii ! Miracle !!!

Je m’agglutine comme une dizaine d’autres autour du Graal pour épancher ma soif … mais en vain. J’ai l’impression qu’il me faudrait des heures pour être rassasié. Avant d’être plein comme une baudruche, je décide de basculer dans …

La descente vers Lanslevillard

Alors qu’Ute profite encore du confort de cette eau providentielle, je rattrape rapidement des coureurs au détour des lacets exigeants de cette descente. Nordine et Laurys, les deux compères parisiens, me font la trace, une vraie aubaine pour moi qui suis dans le dur depuis trop longtemps. Leur rythme à la fois tranquille et soutenu me permet de reprendre des couleurs. Je contribue à mon tour en les guidant lors des hésitations de Nordine grâce à la trace GPS du parcours chargée dans ma montre – merci l’organisation !!

Grosse ambiance en arrivant au ravitaillement : les bretons venus en masse donnent de la voix pour encourager les coureurs un par un. Ça fait chaud au cœur

Toutefois ce petit bonheur est de courte durée : le ravitaillement est placé en plein soleil et le vent soulève la poussière de la piste. On en prend pleins les yeux. Les jerrycans d’eau sont eux aussi en plein soleil. L’eau est chaude et pourtant il faut bien faire le plein des bidons. Quitte à boire de l’eau chaude, j’opte pour une soupe aux vermicelles.

Un petit ruisseau coule en contrebas. Beaucoup ont enlevé les chaussures pour se rafraîchir les pieds. Je sens que si j’en fais autant, je ne repartirais plus. La barrière horaire, initialement prévue à 16h45, a été déplacée à 17h. Il est 16h15 quand je décide de me remettre en route et que je vois Ute arriver à son tour … Je laisse Nordine et Laurys à leur barbotage. Je réinstalle en tête mon Mantra : un pas, puis un autre …

La suite ? Cette montée vers le refuge de Cuchet est un vrai calvaire avec une chaleur à son paroxysme et des pentes encore plus fortes que la précédente. Ute me rattrape très rapidement – une fois de plus – je n’ai plus de force et pourtant mon rythme régulier me permet de rattraper encore du monde s’écartant sur mon passage. Ils s’arrêtent, hagard, le regard vide tourné vers le bas de la vallée.

Satanée ville qui ne fait que nous narguer, quand daigneras-tu te masquer de notre vision pour au moins nous donner l’impression de gagner de l’altitude ?

En fait, jamais, puisqu’il faudra basculer dans la descente vers Pré Vaillant pour que tu disparaisses à jamais.

Nous arrivons au compte goutte au dernier ravitaillement du jour, joliment dissimulé le long d’une piste forestière. Qu’il est bon de s’y arrêter à l’abri du vent et du soleil. La température de l’eau la rend ingurgitable mais mon ventre commence à se rebeller. L’heure est à la plaisanterie mais c’est pour couvrir la peur qui me tiraille : 390 mètres d’une montée très sèche, voilà ce qui reste. Ensuite ce sera 1000 mètres de descente. Je me rends compte qu’il n’y a que moi que la montée effraie.

Et si les autres jouaient le même jeu ??

En temps normal, ce ne serait qu’une formalité, mais là c’est un vrai calvaire et de voir le parcours rouge bifurquer vers le bas ne fait qu’accentuer cet abattement.

Nous nous lançons à cinq dans la dernière difficulté et très vite je suis distancé. Je n’ai plus de force. Ute que je croyais encore fringante coince à son tour, elle est cinquante mètres devant moi, dodelinant de la tête à chaque poussée de bâtons.

Moi : I let you lead the pace. You are faster.

Elle : Maybe uphill, but not downhill.

J’ai des sueurs chaudes, signe d’un état de fatigue avancé. Je regarde mon cardio qui indique encore plus de 150. Je n’arrive pas à le faire descendre. Ça fait 14 heures que je lui impose un rythme à 80% de ma capacité cardiaque. J’ai conscience que c’est beaucoup trop …

La forêt se découvre à mi-pente, laissant apparaître une crête rocheuse majestueuse. Je distingue des habitations sur la crête. Que c’est haut !!! Mes trois acolytes abordent déjà la dernière ligne droite avant de disparaître sur l’autre versant, me laissant dans une prise de conscience amère du reste à grimper.

Je ne réfléchis plus. L’air est plus doux. Je regarde ma montre : 18h30. Le soleil est moins haut dans le ciel. Il descend même très vite. Au détour d’un énième virage, je ne vois même plus Ute. A la place, un halo de lumière qui m’éblouie et des ombres chinoises inertes telles des épouvantails. Je m’approche lentement quand j’entends :

La voix : Bravo Sébastien !!

Moi : Je suis à bout …

La voix : Vous avez raison, vous êtes au bout … au bout de cette montée, au bout de toutes les montées. Dans quelques dizaines de mètres, vous allez basculer dans la dernière descente. Félicitations !!

Moi (des sanglots dans la voix) : mmm … eeerci !

J’ai du mal à y croire … c’est fini ! Et de cette Turra de Termignon marquant la fin du D+ s’offre à moi un paysage incroyable. Je prends mon temps, je savoure, j’y suis, le sentiment d’une complétude totale, d’une appartenance à un tout. Plus qu’un simple participant à une grande fête programmée, c’est avec le vivant dans son ensemble que je suis en train de communier. Les larmes me montent aux yeux. Je comprends le sens de tout ça, de toute cette souffrance, du pourquoi je suis venu ici, de la recherche de la transcendance dans l’effort. Certains prennent des substances illicites pour atteindre l’illumination, d’autres méditent des journées entières, pour d’autres … ce sont des heures de course en montagne. La finalité est la même …

Dernière descente

Les jambes ne veulent plus et pourtant … pas question de marcher 1000 mètres de D- alors je reprend les choses en main : c’est l’esprit rationnel qui décide désormais. Je dépasse rapidement Ute marchant et grimaçant de douleur à chaque pas et me laisse porter par la pente de cette large piste qui me mènera à l’arrivée. Je savoure ce moment. Oui j’ai très mal aux jambes, oui c’est long mais que c’est doux … la douceur retrouvée de l’atmosphère, la douceur de l’odeur forestière des sapins m’honorant de leur haie d’honneur, la douceur des sourires et des encouragements des spectateurs inquiets de ne pas voir passer leur favori.

Dernière ligne droite le long du Doron de Termignon, rivière me ramenant à la civilisation. Vingt heures va bientôt sonner au clocher, me rappelant que j’approche des seize heures de course. Dernier virage avant de plonger dans le tunnel menant au parc de l’arrivée. Pierrick avec qui j’ai partagé quelques heures sur la fin m’encourage. Puis le speaker hurle dans son micro, les bénévoles applaudissent à tout rompre, le sourire aux lèvres. L’arche apparaît. Je sens monter en moi des larmes de joie, prolongement de mon sentiment intense de communion. La ligne. La fin …

… et ce sera comme ça pour chaque nouvel arrivant ! Une incroyable fête donnée par tous les bénévoles. Merci à eux !! Que c’est bon cette chaleur humaine !! Quel shoot d’endorphine !! Ute en termine quinze minutes après moi … sous les mêmes hourras …

17 réflexions sur « EDF Cenis Tour – Trail noir – Le récit »

  1. Bravo Sébastien.
    Quelle belle aventure,vous pouvez être fier de vous,vous vous êtes dépassé encore 1 fois.🙌
    Merci de nous faire vivre celle-ci à travers votre récit.
    Bonne prochaine aventure.
    Florine

  2. Quel récit Sébastien !
    Partagé cette course et la vivre ne serait ce que quelques minutes à tes côtés me pousse à me lancer.
    Des passages difficiles , des doutes mais toujours cette volonté d’aller plus loin , de te dépasser, de vivre l’instant présent.
    Courageux, lucide et amoureux d’une nature qui te le rend bien.
    Bravo

  3. Super recit Seb. Merci.
    Ça nous fais voyager … de notre canapé
    Mais comment tu fais pour te rappeler d’autant de détails ?
    Ca montre quand meme que t’étais assez lucide tout au long du parcours… t’as pas de trou de mémoire ?

    1. Merci Sam Très bonne remarque ! Franchement, je ne sais pas mais probablement assez peu, et je pense que c’est très lié à l’intensité émotionnelle de ce que j’ai vécu : ça reste marqué au fer rouge dans ma chair !

  4. Superbe récit, comme toujours ! Bravo pour ce trail qui a l’air d’une difficulté sans nom, exacerbé par la chaleur estivale écrasante. Vivement le prochain

  5. 80 km à 5 km/h, t’es vraiment barge … mais tu l’as fait … encore une fois … en touchant tjs tes limites … euh … en les dépassant même … tu nous impressionnes !!!!

    1. Rien d’exceptionnel… hormis juste un mental d’acier et sûrement 2 ou 3 grains de folie
      Tu es inspirant, même si (malheureusement) nous ne pouvons pas tous suivre ton rythme…

  6. Merci seb pour ce recit de course.
    J ai vecu egalement ce trail noir.
    Nous avons du nous croiser a un moment sur cette course.
    Je ressens encore le frisson de tous ces passages.
    Peut etre a une prochaine.

    1. Avec grand plaisir Cyril
      On a dû se voir dans la deuxième côte je pense.
      En effet, tellement d’émotions ressenties sur cette course … J’ai encore tout le film de la course en tête !
      Plein de bonnes choses !!!

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