100 Miles Sud de France – le récit partie 5/5

Cet article est la suite du récit commencé ici (partie 1) et là (partie 2) puis là (partie 3) et enfin là (partie 4).

Nous en étions resté à la base de vie du Perthus, située au 134e kilomètre, atteinte le deuxième jour vers 18h après un très bel enchainement depuis la mi-course. Des nouveaux signes de fatigue apparus quelques kilomètres plus tôt n’ont pas encore eu le temps de me terrasser. Pourtant le lit de camp spartiate coincé le long d’un mur de la salle des fêtes m’a humblement accueilli pour mon plus grand plaisir

J’ai gardé mon coupe-vent et enfilé ma capuche pour tenter de m’isoler du bruit et de faire écran à cet environnement qui m’agresse. J’ai chaud. Une mouche a jeté son dévolu sur le seul bout de peau encore apparent : celui de mes genoux … que je dois plier régulièrement pour repousser les assauts de l’insecte. Je ressens des douleurs sourdes dans les jambes. Malgré l’inconfort, je parviens à me détendre dix minutes. Encore embrumé et un brin agacé, je décide de me lever. Une fois encore, l’assistance de mes proches m’est précieuse. Je me laisse porter sans réfléchir. Je les écoute me raconter leur histoire à eux. On reprend le même rituel qu’à Vernet : se changer, se ravitailler, refaire le niveau des bidons, remettre de l’ordre dans mon sac, préparer les pieds pour le dernier tronçon et passer aux toilettes … non sans mal : elles sont isolées au sous-sol et descendre la vingtaine de marches est une épreuve grimaçante pour mes jambes durcies par l’arrêt prolongé.

Une heure de cette pause cotonneuse m’a ragaillardi. Au moment de quitter la salle, j’aperçois Sylvain sur l’estrade, aux anges sous les mains expertes d’un kiné.

Moi : Si tu es prêt à repartir, je t’attends

Lui : Non, non vas-y, ça fait 70 kilomètres que j’attends ce moment alors j’en profite (NDLR : les kiné avaient quitté Arles avant notre arrivée). Bonne chance !

… Et me voilà reparti une nouvelle fois seul. Le soleil est bas sur l’horizon. La pente s’élève rapidement. Je me retourne et prends le temps d’admirer le couché de soleil. Des ambiances violines viennent colorer les chênes liège éparses et la terre ocre encore chaude. Un délice pour les sens !

J’arrive sur une large piste forestière en faux-plat montant lorsque la nuit a étouffé les derniers feux illuminant le Canigou. La température chute brutalement. J’accélère le pas pour me réchauffer et lutter contre le froid saisissant des langues de vent qui viennent chahuter mes oreilles. La nuit est d’une clarté indicible, illuminée par une lune en quartier parfait qui m’accompagne indéfectiblement. Me reviennent alors ces mots de Sébastien l’australien : regarde la lune, elle a beaucoup de force depuis quelques milliards d’année. Je mesure à cet instant même tout le sens de son injonction …

Seul dans la nuit sur une immense ligne droite d’une piste à flanc de montagne, entouré d’une forêt épaisse et assourdi par le souffle constant du vent. Voilà mon état. Le sentiment est étrange, un brin oppressant même. Les seuls mouvements perceptibles sont ceux des balisages réfléchissants chahutés dans les arbres, comme de petits singes farceurs jouant à cache-cache avec le feuillage. Le rapport au temps se dissipe  et je savoure cet instant, l’esprit à la flânerie. Je prends réellement conscience que je vais aller au bout là, maintenant. Et pourtant il reste encore 35 kilomètres à parcourir et un dénivelé conséquent. Une paille

J’ai tenté de jouer au jeu des prévisions avec mes proches en quittant la base du Perthus…

Moi : normalement, je devrais arriver entre 4h et 6h du matin

Mon père [s’adressant aux autres] : vu comme il avance depuis ce matin, on va se tenir prêt à 3h alors !!!

[Rires]

Au détour du seul virage depuis trente minutes, la monotonie rectiligne s’interrompt brutalement avec l’apparition des tentes éclairées du ravitaillement de Saint-Martin l’Albère. Un phare dans la nuit. Quelques plaisanteries avec les bénévoles plus tard, je me lance vaillamment dans la montée au Col de l’Ullat. Finie la grande piste et son ennui mortel, le sentier mono-trace s’enfonce d’abord dans une forêt opaque et dense avant de déboucher sur une lande de genêts hauts traversée pleine pente. Les alternances de température sont déroutantes : à l’étouffement imposé par le couvert végétal succède les grelottements face aux bourrasques de vent se frayant un passage dans la végétation basse. Je ne sais comment m’habiller et je suis las d’enfiler les couches. Et pourtant j’ai le sentiment que je commets une erreur que je risque de payer.

La lande se ponctue par un nouveau passage doux et très joueur en sous-bois nous menant en un rien de temps au ravitaillement du Col de l’Ullat, une tente modeste coincée le long du chemin est tenue par des bénévoles frigorifiés. J’y retrouve avec un plaisir non dissimulé mon assistance préférée, couverte de la tête au pied Cette chaleur humaine me fait du bien. Je me rends compte à quel point la solitude est lourde à porter dans ce milieu froid et peu hospitalier. Je profite du moment car je sais que je ne les reverrai pas avant l’arrivée. Il est 21h30 et je vais passer une deuxième nuit dehors, probablement seul. Une première pour moi. Je ne sais pas comment mon corps va réagir et je n’ai dormi que 40′ en 35 heures de course.

Je prends congés de leurs sourires communicatifs et plonge dans le noir de l’ascension du Pic du Neulos, une montée en deux temps avec d’abord une rampe tout droit à 20% de pente dans une forêt de hauts pins et de châtaigniers pendant les quinze premières minutes puis un découvert en crête séparant France et Espagne pendant la demi-heure suivante. L’intensité de l’effort ne me laisse pas le temps de gamberger. Je me focalise sur mes pas et rattrape rapidement un coureur en perdition.

Moi : Ça va ?

Lui : Non. Je me sens très fatigué. Je ne sais pas si je vais aller au bout. Je vais essayer de m’accrocher à toi. On continue ensemble, d’accord ?

Moi : Euuuuuuh …

Pour la première fois, je n’ai aucune compassion. Pourquoi devrais-je sacrifier ma course pour faire du social ??? C’est en ces termes crus que je verbalise ma colère. Pas envie de me trainer un boulet à ce stade-ci de la course. Je ne me retourne pas et engage un rythme soutenu jusqu’à voir disparaitre le faisceau de sa frontale de mon champ de vision. Finalement, la solitude, ce n’est pas si mal !!

La traversée du découvert est rude. Le vent souffle maintenant de côté par rafales et me dévie de ma trajectoire. Le froid ressenti est mordant. La gorge commence à me piquer et la déglutition m’est douloureuse. Les piquets réfléchissants sont pliés ou arrachés et j’en rate au moins quatre sur cinq. Il m’est parfois bien difficile de savoir quelle direction prendre sur cette avancée déplumée et exposée. Je tourne la tête dans tous les sens à la recherche de points lumineux … en vain ! J’essaie de garder mon sang-froid et de conserver un cap. Je tombe parfois miraculeusement sur des flammèches couchées au sol, agrippées à un caillou salvateur. L’ascenseur émotionnel est puissant, la vigilance maximale. Malgré l’extrême clarté de la nuit, je ne distingue pas le sommet : derrière chaque promontoire apparaît … un autre promontoire un peu plus haut. Une colline succède à une autre colline. Je me retourne et vois la frontale de mon pot de colle à quelques centaines de mètres. Je m’imagine être son phare à lui. Il n’est pas si mal que ça finalement …

Le sommet arrive enfin et la bascule sur le versant opposé me délivre enfin de l’emprise infernale du vent. Bonheur ! Mais trop tard, le mal est fait. J’ai attrapé une belle laryngite au passage … pfffff !

Je crains terriblement cette descente en forêt. A la reconnaissance de jour, je l’avais trouvée longue et difficile : 1200 mètres de dénivelé négatif droit dans la pente sur une sente étroite obstruée de rochers irréguliers à sauter et de racines instables. Une torture pour les articulations et les muscles des jambes. Ma montre affiche 150 km parcourus et je ne sais quelle stratégie adopter : mes genoux hurlent si je retiens trop, ma tête et mes cuisses ne suivent plus si je lâche trop les chevaux, flirtant avec une gamelle aux conséquences forcément catastrophiques. L’équilibre est ténu et j’essaie de  relâcher la pression chaque fois que le terrain le permet. La concentration est totale.

J’ai changé les piles de ma frontale à la bascule du Neulos pour bénéficier d’une visibilité maximale avec ses 1000 lumens disponibles et voilà qu’elle baisse de régime au bout de vingt minutes. Mais quelle m**** cette pourriture chinoise !!! Obligé de baisser l’intensité à 300 lumens et côté confort visuel, ce n’est plus la même histoire. Ça change tout même. Quand on sait que les franchissements en montagne peuvent parfois se jouer sur des détails, 700 lumens, c’est énorme. Je m’épuise à détecter chacun des pièges du terrain. C’est vraiment long. Je sens des gouttes de sueur perler le long de mes tempes. Je n’ai pas la moindre idée du reste à faire. Je descends. Que dis-je … je dégringole … encore et encore.

Je ne dois néanmoins pas être si mal : je croise un accompagnant à la recherche de son poulain fétiche qui me donne quelques indications :

Lui [à la recherche de son souffle] : Écoute, tu es à peu près à la moitié … Devant toi … tu as deux groupes de deux personnes … puis des coureurs isolés … Ils ne sont pas très loin, tous … Les premiers doivent être à une dizaine de minutes …

Moi : Ohh, merci !! Ça fait du bien d’avoir des points de repère comme ça. Elle m’épuise cette descente !!

Lui : Tu m’étonnes. J’en bave pour escalader chaque marche. J’imagine même pas dans l’autre sens …

… Et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, je rejoins le groupe de deux annoncé. Ils ne sont pas si lents pourtant. L’autre se serait-il trompé à ce point sur son évaluation ??? Qu’importe … Dilemme.

Mon 1er moi : Est-ce que je reste avec eux ? Ce serait plus confortable tout de même !!

Mon 2e moi : Rhoo là là, ça me fait trop mal aux genoux, c’est vraiment trop lent comme rythme. Laisse tomber !

Mon 1er moi : Bon bin on continue encore une fois tout seul alors…

Oui ça tape un peu sur le système ce genre d’épreuve Après avoir pris congé des deux larrons en souffrance, j’enchaine jusqu’à rattraper tous les groupes que m’avait annoncé l’indic.  Séb, tu as trouvé le bon rythme et ça rassure de le savoir. La pente s’adoucit. La forêt disparaît soudainement et je peux enfin souffler. Presque deux heures à ce régime m’ont vidé. Le corps va plutôt bien mais ma tête tourne et le sommeil m’envahit d’un coup. Résister…

Une lumière apparaît. Une grande tente. Du bruit. Des bénévoles joyeux qui plaisantent. De la chaleur humaine. Ouiiiiii je prends !! Nous sommes au ravitaillement de Vallée Heureuse la bien nommée et je m’y attarde pour me remettre les idées en place.

Un bénévole, pas très jeune : Vous n’êtes plus très loin de l’arrivée. Il vous reste une vingtaine de kilomètres à faire. Vous en n’avez plus que pour deux ou trois heures … bravo!!

Un autre coureur : C’est tout ? Ah chouette !!

Moi : Euuuuuh … non, à cette allure, je dirais plutôt cinq heures.

Le bénévole : Vous êtes pessimiste jeune homme ! Dans trois heures vous y êtes, je vous dis !!

Moi : Vous avez déjà fait de nuit la descente de Notre-Dame de l’Ermitage ?? Parce que si vous l’aviez déjà faite, vous ne diriez pas ça …

[Blanc]

Ce qui suit n’est vraiment pas à sous-estimer. Sur le profil de course, c’est juste l’avant-dernière bosse, bien plus humble que le Pic de Neulos avec ses 400 mètres de dénivelé dans les deux sens. En pratique, la montée est tranquille en effet : une large piste en lacets pour accéder à un sanctuaire érigé sur un piton rocheux. L’autre versant est un paradis pour les yeux, un cauchemar pour les jambes : une obscure trace aléatoire épousant la roche pour désescalader le piton. Pose de mains obligatoire, bâtons plus que déconseillés.

Je me lance à l’assaut de la dernière difficulté avec détermination. J’ai vu pleins de coureurs quitter le ravitaillement quand j’y arrivais, une motivation supplémentaire pour pousser dans la côte. J’ai rarement été dans un tel état d’euphorie. Invincible est le qualificatif qui me vient en tête à ce moment-là. Je me sens pleinement vivant, je déborde d’énergie, gavé d’endorphines. Je souris à tout ce qui se présente, une pierre, un arbre, une feuille. La montée est déplumée et je devine la côte grâce aux alignements des lumières de la ville.

Mon 1er moi : et si on courait ?

Mon 2e moi : en côte ? Après 38h de course ?? Avec 160km dans les jambes ??? Mais, mais …

Mon 1er moi : Et pourquoi pas ?

Mon 2e moi : Alors là … c’est le pompon !!

Toujours dans mon délire psychotique, me voilà à alterner marche et course sur toute la montée, tout en réalisant la  magie de ces moments de grâce. Profite, Séb, ça file entre les doigts comme une poignée de sable attrapée à plein main. Dans peu de temps, il ne restera plus que quelques grains et le souvenir nostalgique d’une chaleur incomparable  …

J’arrive rapidement au sanctuaire avec une joie débordante et une incroyable énergie de vie. Je dépose mes prédécesseurs aperçus à Vallée Heureuse et me lance généreusement dans la descente.

Au deuxième virage, mon pied s’accroche à un rocher et je manque de m’étaler de tout mon long … dans une crevasse de deux mètres de profondeur !!! Je m’arrête et mon 2e moi pousse une belle gueulante : mais tu vas te calmer oui ??? T’as envie d’abandonner à 15 kilomètres de l’arrivée ou quoi ??? Mon 1er moi, coupable et penaud, baisse la tête et se rend à l’évidence. Il va falloir changer tout de suite d’approche sinon ça va être le carnage. Merci les deux concurrents vingt mètres devant moi !! Vous êtes mes assurances-vie, de celles qui vous permettent de traverser les difficultés avec sérénité. Votre rythme est le bon. Un rythme sage et sûr. Un rythme patient et néanmoins efficace. Jeter les bâtons en bas de la paroi. Poser le pied gauche, puis la main droite. Sauter les cinquante centimètres restant. Reprendre les bâtons. And so on …

Évidemment, mon premier moi, ingrat garnement qui ne supporte pas la frustration, ne trouve rien de mieux que de se remettre à courir une fois les 400 mètres prudemment descendus et de laisser dernière lui les deux bons samaritains. La fin n’est plus que pistes larges et pentes modérées alors à quoi bon … Vas-y, fais-toi plaisir !!

Quel contraste entre cette douce euphorie qui m’envahit et le douloureux abattement facilement lisible sur le visage des nombreuses personnes dépassées !! Je me sens un peu honteux … Ohhh et puis non, il n’avait qu’à partir plus doucement. C’est ton moment. Ça va passer tellement vite alors ne le gâche pas !!

A la grande surprise du bénévole me barrant la route au dernier ravitaillement de Lavall, je ne m’arrête même pas.

Le benévole : Mais … mais … il reste encore neuf kilomètres. C’est long, tu sais ! Et tu assez d’eau ? Un litre, t’es sûr que ça sera suffisant ? Tu veux pas en reprendre un peu ??

Moi [le sourire collée aux lèvres] : Comment t’expliquer Jean-Pierre ?? (j’appelle tout le monde Jean-Pierre … rien de condescendant, hin ) Comment t’expliquer que je ne cours pas mais que je vole ? Que ton eau va m’alourdir ? Que chaque minute passée ici me prive de ma dose d’endorphine qui me fait tellement de bien ? S’il te plaît, maintenant, laisse-moi passer !!

Un couple de coureurs en plein ravitaillement ne perd pas une miette de notre échange, avale leurs derniers tucs, ajuste leurs sacs et se remet en route dans mon sillage. Vous ne devriez pas … vous faites erreur … Tous deux s’accrochent fermement dans la toute dernière côte. Mais la pente est tout de même raide – plus de 10% –  et j’ai envie de m’amuser, comme ça pour voir … Je me mets à courir !!!!! Je n’en reviens pas. Les cuisses suivent, le cœur aussi. Bon bin allons-y !! Les pauvres halètent bruyamment et finissent pas décrocher mètre après mètre. Je vous avais prévenu Je fais le décompte des kilomètres en savourant chacun d’eux comme on se délecterait d’une cuillère de miel avant de s’imposer un long régime sans sucre

Valmy. Plus que cinq kilomètres. Pas les plus beaux ni les plus intéressants. Mais parmi les plus intenses. Une deux fois-deux voies. Un large rond-point. Une piste cyclable. Le port et ses lumières apparaît. Je regarde ma montre. Bientôt 4h du matin. Déjà !! Et il reste 2 kilomètres. Seulement !! La puissance de mes émotions qui m’emportent contraste avec le désert humain traversé. Ce lieu habituellement si vivant est d’un calme déroutant. Un port sans marin ni badaud. L’idée me fait sourire. Un escalier à descendre. Aïe !!! Un autre à remonter. Ouille, ouille !! Je sors du port, enjambe un charmant petit pont. La plage, enfin !!!!

Dernier kilomètre. 200 mètres pour rejoindre la contre-allée longeant la plage. Puis deux fois 400 mètres entrecoupés d’un virage avant d’en terminer. J’aborde l’avant-dernière ligne droite et j’aperçois un point rouge au fond. Qu’il est loin !! C’est Sylvie qui trépigne d’impatience. Je fonce vers elle. Je sens mes jambes qui commencent à me lâcher. Mes super-pouvoirs seraient-ils en train de disparaître ?? Je tombe dans ses bras, très ému. Viens on a un chantier à terminer !! Elle attrape son téléphone pour prévenir précipitamment mes parents postés sur la ligne.

Dernière ligne droite. Mes super-pouvoirs viennent de m’abandonner. C’est loin. C’est vraiment loin !!! Je vois l’arche. Je vois mes parents. Seuls le speaker et quelques groupies  attendant sagement leurs favoris dans le froid les accompagnent. Cinquante mètres. Dix mètres. La ligne. C’est fini. Un peu moins de 42 heures d’une aventure d’une telle charge émotionnelle conclue comme ça, d’un coup. Je me sens vide. C’est brutal cette fin ! Le speaker prononce quelques mots gentils à mon égard mais je n’imprime plus rien. J’embrasse mes parents, fatigués eux aussi, les remercient du fond du cœur pour tout ce qu’ils m’ont apportés. Sans eux, sans Sylvie, cette épopée n’aurait pas pris la même tournure. Je leur dois tellement !!! Mais c’est toi qui a couru me rétorquent-ils en cœur !! Certes, mais nous faisons partis d’un tout et vous ne pouvez pas savoir à quel point votre énergie a contribué à me transporter jusque-là. Merci !! Une infinie gratitude envers la vie m’envahit. Je fais tranquillement, délicatement, le tour de la Place de l’Arrivée sur laquelle est positionnée l’arche, le regard tourné vers le chemin accompli, pas seulement depuis deux jours mais depuis beaucoup plus longtemps … depuis ma plus tendre enfance.

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6 réflexions sur « 100 Miles Sud de France – le récit partie 5/5 »

  1. Merci pour ce magnifique récit rempli d’émotion et de rebondissements… il nous a permis de nous rapprocher de toi, de ton vécu… Merci de nous l’avoir fait partager.
    Nous avons découvert un Sébastien écrivain captivant et talentueux (;-)) Bises

  2. Passionnant, comme toujours ! J’ai dévoré tes phrases, apprécié ton récit, adoré l’émotion qui s’en dégage. On se rend compte à quel point la présence des êtres chers peut être déterminante dans la réussite d’une telle aventure. Encore bravo pour la course et merci pour le partage. Au plaisir de te lire…

    1. Merci beaucoup Yann Boule pour ce retour qui me fait très plaisir Ma motivation numéro une était de partager ces émotions si intenses que j’ai pu vivre pendant ces 42 heures. Tant mieux si j’y suis parvenu, ça me rend très heureux Au plaisir de te croiser un jour sur un trail …

  3. Salut Séb ! mais c’est plusieurs longs trails par an que tu fais maintenant…. Bravo pour cette longue course incroyable !!!
    J’ai lu d’une traite, tu nous entraînes dans ton aventure, merci beaucoup.
    Bravo à tes proches aussi qui ont fait le trail d’une certaine façon et cela n’avait pas l’air de tout repos aussi
    En tout cas 42h, la préparation, tes proches, tes ressentis, l’écriture, c’est très beau et tu te trouves c’est top ! Bises

    1. Salut Valérie !
      Merci pour ce gentil message !! On va dire que le premier trail était surtout pour préparer celui-là et permettre à mon corps de s’habituer aux charges dantesques auxquelles il allait être exposé. Et oui tu as raison, être assistant est une épreuve en soi également
      En espérant que tout aille bien de ton côté …
      Au plaisir ! Bises

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