Méditation, sophrologie, auto-hypnose … quelle différence ?

Pour ma préparation mentale, j’expérimente de nombreuses techniques dont on entend beaucoup parler mais qui reste très abstraite pour le profane et dont les frontières ne sont pas si nettes entre elles.

Je tente ici de vous définir avec mes mots ce que j’ai compris de ces différentes disciplines. Je rentrerai dans le détail de chacune d’elles dans de prochains articles.

La méditation

Déjà il n’en existe pas une mais une grande variété de méditation. Je vais parler ici de la plus connue : la méditation de pleine conscience (ou mindfulness en anglais).

L’exercice consiste à se poser dans une posture confortable, fermer les yeux et « accueillir » tout ce qui se présente à nous, c’est-à-dire observer sans jugement. Autrement dit, quand vous sentez une douleur apparaître et que vous vous dites « Zut, je pensais que c’était passé. Qu’est-ce que j’ai encore fait  pour que ça réapparaisse, t’es nul ! », là vous êtes dans le jugement

Il faut un « support » de méditation : un élément sur lequel on va sans cesse ramener notre conscience. Traditionnellement on prend la respiration mais il en existe pleins d’autres.

Qu’est-ce qu’on peut être amené à accueillir ?

La respiration elle-même : où est-ce que je la ressens le plus ? Est-elle ample ou courte ? fluide ou saccadée ?

Les sensations : chacun de mes cinq sens me donne des informations sur l’extérieur. Les bruits, le vent sur la peau, un goût dans la bouche, une odeur …

Mon état général : suis-je triste, joyeux, excité, fatigué, déboussolé, choqué, léger … ?

Les douleurs : à force de tenir la même position, des douleurs finissent par apparaître. Dans quelle partie du corps ? est-ce aigu ou diffus ? Est-ce que ça bouge ? Si oui comment ?

Les émotions : déjà plus difficile … il faut savoir les sentir et les reconnaître et dans ce domaine nous ne sommes pas égaux. Suis-je capable de les nommer ? Où se trouvent-elle dans le corps ? Quelle forme ont-t-elles ? Bougent-elle ?

Les pensées : Le plus difficile à mon sens … voir ses pensées apparaître, ne pas les suivre ni les alimenter, juste prendre du recul pour les laisser naître et disparaître. Il faut des mois d’entrainement avant de se sentir à l’aise avec cette partie de l’exercice.Il n’y a pas de durée type pour méditer. Ça peut aller de quelques minutes à des journées entières selon le niveau du pratiquant et sa disponibilité … et son envie

La sophrologie

Créée par le psychiatre Caycedo, la sophrologie permet de travailler en conscience la relaxation et la détente pour reconnecter le corps et l’esprit, élargir le niveau de conscience et par là-même travailler sur n’importe quel champ psychologique.

Explication. Une séance débute par une revue de chacun des systèmes tels que définis par Caycedo : chacun d’eux est successivement relâché par des enchainements de contraction/détente des muscles. Puis on travaille un thème par des exercices de pleine conscience et/ou de visualisation. Exemple : la concentration, le sommeil, la confiance en soi … Et enfin on remonte progressivement à la surface en réactivant chacun des systèmes dans l’ordre inverse de la phase de relaxation.

Les séances peuvent être effectuées seul ou en groupe, assis, debout ou couché selon l’objectif recherché. Elles durent environ 45′.

L’auto-hypnose

Oubliez Mesmer et ses shows TV. Comme Monsieur Jourdain découvrant la prose, sachez que vous la pratiquez régulièrement sans même le savoir : exemple … quand vous prenez une autoroute rectiligne avec peu de circulation, la conduite devient automatique, l’esprit part dans un autre univers et vous ne vous rappelez même plus de ce qui s’est passé autour de vous. Ce n’est pas du sommeil, c’est même plutôt l’inverse : une hyper-conscience de votre espace intérieur.

Comment ça marche ? Il faut trouver l’induction qui nous convient le mieux. Ça peut être fixer un point, écouter un bruit blanc ou même observer sa respiration … ou n’importe quelle activité demandant une forte concentration mais ne nécessitant aucune sollicitation de la partie rationnelle de notre cerveau. Le corps se relâche progressivement. Puis, l’esprit « décroche » et se dissocie du corps tout en l’observant. C’est ce qu’on appelle la transe.

A partir de là, tous les exercices sont possibles. Le plus classique est la construction de son lieu-refuge (« safe place » en anglais).  Un endroit où l’on se sent bien, que l’on agence comme on veut et qui ne peut être accédé que par soi-même grâce à une clé de déverrouillage (un son, un objet, une couleur …).

Rares sont les séances de plus de 45′. Souvent en 15′, on arrive à des niveaux de détente et d’exploration intérieure très intéressants.

La différence ?

Pas si simple.

Le point commun est l’état de conscience  modifié qui permet d’avoir une plus grande acuité et une reconnexion avec son corps et ce qui s’y passe.

La différence vient de la technique « d’approche ». Il arrive de démarrer une séance de méditation en observant sa respiration et être tellement fatigué qu’une revue des différents membres du corps nous amène à une séance de sophrologie improvisée. Ou bien on peut être tellement actif mentalement que la concentration sur la respiration devient intenable et qu’on « lâche » l’esprit. C’est alors une séance d’auto-hypnose qui démarre.Bref, les frontières sont ténues et il faut surtout retenir que tous ces exercices sont autant de techniques pour retourner habiter son corps par plus de présence, de bienveillance et de connaissance de soi.

A utiliser sans modération

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