Les coulisses du GRP 2023

Les coulisses du GRP 2023

Difficile de parler de ce Grand Raid des Pyrénées (GRP) version Tour des Lacs 2023 sans aborder l’expérience dans son ensemble. Sinon ça n’aurait aucun sens. Mon idée au départ était de faire de cette semaine un bloc de tests un peu particulier. J’ai pour habitude à chacun de mes ultras de couper complètement la dernière semaine et j’ai toujours du mal à rentrer dans le match. Je voulais voir comment réagirait mon corps si je lui demandais une charge de travail (raisonnable) jusqu’à la veille. Pour ça, je me suis engagé comme bénévole auprès de l’organisation du GRP et j’étais tous les jours de la semaine sur le pont.

L’objet de ce premier article est de planter le décor de cet investissement en amont de la course tout en dévoilant les coulisses de la course depuis ma petite lorgnette. Un deuxième suivra sur la course elle-même (spoiler : ça vaut le détour ).

Le programme initial de ce GRP

J’insiste sur « initial » car comme dans toute organisation, les changements de dernière minute ne manquent pas

Pour ce GRP, j’étais affecté au secteur Vielle-Aure avec Sylvie et nous devions travailler en binôme jusqu’au vendredi, puis je devais retirer mon dossard, me préparer à ma course et réaliser les tests que j’avais prévus en live en prévision de la Diagonale des fous en octobre.

Le responsable, Christian Serres, nous avait envoyé le programme. Claire, son épouse, avait clarifié le trafic de voitures à organiser pour nous acheminer d’un point à un autre. Tout était calé au cordeau. Je me réjouissais, ça allait être chouette !

Du coup, ça donne ça :

  • Mardi : baliseur de Pla d’Adet au col de Portet (7km et 800D+). La 2e partie de la première montée de ma propre course
  • Mercredi : vérifieur de col de Portet à Vielle-Aure en passant par les Granges de Grascouéou (12km et 1500D-). Important (vous comprendrez par la suite) : c’est la variation prise par le 40k et le 60k, donc pas le 80k hin !
  • Jeudi : chronométreur à Merlans, le dernier check-point du GRP Tour du Moudang 60k.
  • Vendredi matin : chronométreur à Merlans, le 1er check-point du GRP ultra-tour 160k, le 1er et le dernier du GRP Tour du Néouvielle 40k.
  • Vendredi après-midi : je retire mon dossard et je finalise mon sac.
  • Samedi : le GRP Tour des Lacs 80k.
  • Dimanche : buffet de clôture avec les amis.

Le programme de la semaine de bénévolat-course au GRP 2023

GRP Lundi : on retrouve les amis à Vielle-Aure

Avec Sylvie, on arrive à Vielle-Aure peu avant 18h et on est heureux de quitter la fournaise toulousaine (42°) pour trouver une (relative) douceur dans les montagnes (32° en vallée).

Cette année, les briefings sont positionnés à 18h le soir afin de gagner en efficacité dès le début de la journée du lendemain.

On a tous rendez-vous à ce que l’organisation avait baptisé la grange du GRP : une étable assez grande pour stocker une grande quantité de matériel avec un carré d’herbe de 10 par 5 entouré de 4 murs . L’occasion de se retrouver un an plus tard avec un réel plaisir de rempiler pour une semaine riche en émotions (comme à chaque fois).

Je vous emmène pour quelques présentations ? Je vous rassure, hin ! Pas tout le monde. Déjà parce qu’on est nombreux et ensuite parce que vous verrez que certains vont jouer des rôles clé le jour J.

C’est parti !

Les bénévoles du GRP

Les Maîtres de cérémonie

Christian

Celui qui orchestre toute cette danse sur une zone qui s’étend du massif de Piau à une moitié de la réserve du Néouvielle jusqu’à tout ce qui converge vers le centre de course.

Claire

La femme de Christian. Elle est la madame transport et le second de Christian en son absence (il n’a pas le don d’ubiquité !)

Françoise

La soeur de Christian qui l’assiste (il n’a pas reçu de greffe d’un 2e cerveau !)

Les piliers

André

Le monsieur chronométrage à Merlans avec le droit de vie ou mort (sportive) des concurrents qui passent par son domaine.

Marie et Hervé (les Poinas)

Passés du côté de l’organisation, ils ont une telle expérience de la montagne et de l’ultra qu’ils peuvent prendre tous les postes, dont celui assez délicat de rester en place toute la course en plein Néouvielle pour intervenir au plus vite en cas de pépin.

Les couteaux suisse

Nicole et sa tribu

La madame serre-file de la dernière nuit du GRP, encore capable à 71 ans de se lever à 5h du matin pour un balisage et de traverser les 30 km retour du Néouvielle dans toutes les conditions, accompagnée de mari, fille, petits-enfants et amis. Ca fait pas mal de monde.

Alain

Un ours des montagnes sur tous les fronts avec une connaissance aigüe de tout ce qui ressemble à un pic dans les alentours.

Véro et Fred (les Saunier)

De la région bordelaise. Elle traine une vilaine blessure à la cheville depuis un an et va se démener sur le village pendant que lui se repose en grimpant des cols à vélo entre deux sessions de balisage/serre-file/ouvreur/…

Nadège et Richard (les Charbonnel) + Ludo + Oslo

Du Cantal. Elle est une dure à cuire explosive qui ne sort jamais sans son chien Oslo, pendant que lui est un bon vivant d’excellente constitution, prêt à la suivre dans les aventures les plus improbables. Ils sont venus avec leur pote Ludo que Richard appelle « l’arbalète » pendant que lui le surnomme « le gros« … ambiance

Julien et Sylvia

De la Rochelle. D’abord à conduire la navette pour transporter tout ce petit monde sur les différents sites (combien d’allers et retours au col de Portet Julien ???) puis à ouvrir ou fermer tout ce qui se présente, parfois plusieurs fois par jour.

Yann

Le coureur bénévole (oh un jumeau :-). Pour lui ce sera le GRP Tour du Moudang 60k le jeudi après son lot de mission de balisage, pour enchainer ensuite sur des ouvertures et des reprise de balisages dès le lendemain. Machine  :-)

Et tous les autres…

Et pardon pour tous ceux que je n’ai pas mentionnés et qui ont fait un travail incroyable toute la semaine (des ouvertures et des fermetures dans les pires conditions sur ce GRP très spécial). C’est juste qu’ils ne jouent pas un rôle clé dans la suite de cette histoire.

Que la fête commence !

GRP pointage au Granges du Moudang

Au GRP, on dort où ? On mange où ?

C’est peut-être la première question que tout le monde pose

A partir de mercredi soir, on avait le droit à la Pasta party des coureurs. Avant, à nous de nous débrouiller.

Quant au logement, fini le super gîte sur 3 étages en plein centre de Saint-Lary qui a été vendu dans l’année. Nous avons été répartis sur plusieurs sites. Avec Julien et Sylvia, Alain, André et la tribu Charbonnel, nous avons hérité d’un gîte de montagne perdu dans la forêt d’Aragnouet à 25 minutes du centre de course et à une dizaine de minutes de la station de Piau-Engaly que l’on aperçoit en ouvrant les volets. On entre par une pièce à vivre avec quelques tables pour 8 à droite et une cuisine ouverte à gauche, puis on débouche sur un long couloir qui dessert des chambres de 4 de part et d’autre pour déboucher sur un dortoir pour 8 au fond. La moitié des chambres sont réservées aux ravitailleurs de Bielsa qui viendront animer le site à partir du mercredi soir.

Avec Sylvie, on a la chance d’avoir une chambre pour nous deux toute la semaine, puis pour moi tout seul la veille de course quand elle prend ses quartiers à Merlans.

Le site a le gros avantage d’être calme et à l’écart de tout. Idéalement placé pour ceux qui doivent officier sur le secteur Piau-Bielsa, beaucoup moins pour ceux qui doivent aller au col de Portet (plus d’une heure de route)

Le village d'Aragnouet

GRP Mardi : balisage de Pla d’Adet au col de Portet

Temps magnifique et chaleur déjà écrasante. Certains comme Nicole & co ont décidé de démarrer dès 5h. Avec Sylvie, on est plus proche des 9h. On va mettre ça sur le compte de la route à faire pour y aller

On s’organise rapidement : je fais le porteur avec les deux carquois de piquets autour des épaules et les deux fois 50 fanions sur les avant-bras (on dirait un sapin de Noël), Sylvie plante.

Chargé comme un mulet au GRP

Deux phrases prononcées la veille me restent en tête :

– Nicole : C’est bon. Le col de Portet j’ai assez donné. Je laisse ça à d’autres.

– Un gros balèze que je ne connaissais que de vue : Vous faites quoi ? Mais c’est rien du tout. Vous serez rentré à midi.

… Toujours se méfier de ce que les autres racontent et surtout comprendre pourquoi ils disent ça !

Pour Nicole, on a vite compris. La section n’est qu’un enchainement de pistes de ski sur un sol très dur. Marie nous avait prévenu sur le ton de la plaisanterie :

Appliquez-vous parce qu’on passe derrière vous demain

Place à la galère

Premier piquet et première galère. Impossible de le planter. Sylvie fait plusieurs essais et arrive au mieux à l’enfoncer de 4 centimètres. Un piquet tous les 30 mètres a dit le chef la veille. A cette allure, on n’avance pas. Le premier kilomètre est bouclé en 50 minutes et surtout des ampoules fleurissent sur les doigts de Sylvie au bout de deux heures. Arrive midi. La chaleur nous écrase et on n’a fait que 3,5 kilomètre.

On sera rentré à midi, hin ? Oui c’est cela…

Dur de planter dans un sol en béton au GRP

Julien nous appelle du col de Portet pour savoir où on en est. On lui annonce qu’il a le temps de retourner en vallée avant de nous récupérer. On inverse les rôles avec Sylvie et à mon tour de me détruire les mains. En plus des ampoules, elles changent de couleur avec la rouille. Magnifique !

Si les animaux s’en mêlent…

On passe devant le restaurant de pistes « Les 3 guides » au pied de l’ultime mur pour accéder au col. On passe au milieu d’un troupeau de moutons et de vaches avec de nombreuses têtes, tous blottis sous la terrasse du restaurant pour trouver de l’ombre. On démarre les pourcentages les plus forts. Sylvie s’arrête pour retrouver sa respiration. On se retourne et on voit une vache s’approcher d’un piquet, mâchouiller le fanion et tirer sur la tige en alu pour l’arracher du sol et repartir avec.

Dépit…

Quand les vaches s'en mêlent au GRP

Au final, on aura mis 6 heures pour parcourir 7 kilomètres, planter l’équivalent de 100 piquets et accrocher 50 fanions sur des poteaux. On est desséché et on savoure une boisson fraiche bien méritée sur la terrasse du bar « chez DD » après avoir échangé sur nos déboires respectifs lors du briefing du soir.

GRP Mercredi : vérifieur de col de Portet à Vielle-Aure

Julien et Sylvia nous dépose à Espiaube à l’ouverture des oeufs. Claire nous prend deux places et nous voilà partis à profiter d’une magnifique vue sur les chaînes de l’Arbizon et du Néouvielle pendant les 10 minutes nous menant en amont du col de Portet dans des oeufs flambant neufs.

Encore une journée où l’on va cramer sous un soleil de plomb. On se protège, se charge de l’attirail du parfait baliseur qui vient contrôler le travail de son petit camarade qui a assurément bien bossé et on se met en route. Sur ce tronçon en l’occurence, il s’agit du gros balèze avec ses jeunes ados qui nous avaient dit qu’on plierait notre job la veille en 3 heures. De son côté, il avait abattu le double de travail accompagné de ses garçons. Respect !

Quand tu repasses derrière ton petit camarade

Assez vite, on comprend la différence de rendement : bon nombre de piquets échouent à l’épreuve du crash-test (une bonne claquasse dans le fanion ) et me restent dans les mains. Certains sont sur le passage et on les emmène avec nos sacs. D’autres ont été goûté par un troupeau de moutons qui a emprunté le chemin entre nos passages. La vérification prend plus de temps que prévu et notre stock de piquets font à vue d’oeil.

Midi sonne au clocher de Soulan et nous ne sommes qu’à Cap de Pède à mi-pente pour une pause bien méritée en plein soleil (il faut descendre encore pour trouver les premiers arbres).

Le passage des Granges de Grascouéou nous pose question : il est très facile de couper dans les prés, le balisage est de plus en plus espacé et la trace GPS n’est pas toujours respectée. On s’applique à faire au mieux pour les coureurs : en cas de mauvais temps, il y a vraiment matière à se perdre.

Les Granges de Grascouaou

L’arrivée dans la forêt n’est même pas un soulagement : le sol en ardoise irradie et la surchauffe n’est pas loin. On croise une future concurrente du GRP ultra-tour 160k (Christine) qui s’emploie en côte à deux jours de son départ, complètement stressée. Dans le même temps, notre ami le balèze a eu la main très légère et on ne trouve plus de fanions que tous les 200 mètres. Certes, c’est tout droit, mais comment mettre un coureur dans le doute en ne mettant plus rien dans les arbres ? Surtout en positionnant le peu le peu que tu te décides de poser à l’intérieur des virages en sortie. Ça sentait le besoin de plier l’affaire rapidement.

Bref, avec Sylvie on a tout refait jusqu’à l’arrivée.

Le GRP, c’est aussi des rencontres

Deux rencontres nous auront marqués ce soir-là :

  • Monika, 75 ans, qui nous encense pour le travail que l’on fait et qui nous avoue prendre le départ du GRP Tour du Néouvielle 40k le vendredi. On écarquille les yeux, lui témoigne toute notre admiration et lui donne rendez-vous à Merlans où on lui fera un accueil à la hauteur de son statut. On lui explique qu’on vient de baliser la descente qu’elle empruntera pour sa course.

Emotion !

  • Un coureur du 120 qui nous dit quand on passe le pont de Vielle-Aure : « Mais on ne vous a pas dit que le tracé ne passait plus par là. Un paysan vient de se réveiller et il interdit l’accès aux Granges« . On reste interdit. Toujours se méfier de ce que les gens disent mais toujours comprendre pourquoi… Devant nos têtes déconfites, il conclut en disant « ne soyez pas abattus, vous l’avez fait avec le coeur« , ce qui était complètement vrai !

Epuisement et abattement

On appelle Christian qui nous confirme laconiquement la nouvelle.

– On l’a appris en fin de matinée. On a pris la décision de faire passer tous les parcours par la même descente à Soulan.

– Tu sais Christian qu’on a tout refait et qu’on était à l’embranchement à Cap de Cède à midi. Et donc qu’on aurait pu débaliser toute la descente si on avait eu l’info (NDLR : ça nous aurait pris beaucoup moins de temps au passage).

L’échange s’arrête là. Impossible de lui en vouloir vu tout ce qu’il gère. On a quand même les jambes coupées et le sentiment de n’avoir servi à rien, un peu sacrifiés sur l’autel des impondérables.

Mais la journée n’est pas terminée. On doit encore s’organiser avec André et Dominique (un paysan du village qui vient prêter main forte au chronométrage) pour monter en soirée à Merlans après la Pasta party.

Crasseux et couverts de poussière, on a en tête qu’il n’y a pas de douche à Merlans et qu’on va mettre une heure et demi pour aller en prendre une au gîte. Voyant l’état de Sylvie qui n’avance plus, je mendie Claire pour nous permettre d’en prendre une dans leur studio des Estibères à 200 mètres du centre de course, ce qu’elle accepte généreusement. Puis on étale toutes nos affaires au sol pour trier ce qu’on emmène ou pas. Il faudra qu’on transporte tout sur notre dos du col de Portet jusqu’à Merlans, soit une demi-heure de marche en descente. Donc on optimise.

Claire passe devant nous. Elle est morte de rire.

Changement de programme

Le téléphone sonne. Je ne réponds pas tout de suite : un message de Christian qui me demande de le rappeler dès que possible.

– Allo Christian ?

– Changement de programme. Vous n’allez plus à Merlans ce soir. On cherche quelqu’un pour faire le pointage aux Granges du Moudang demain matin pour le GRP Tour du Moudang. Il y a 5 kilomètres et 500 mètres de montée sur un chemin facile. André a pensé à vous.

Merci André

En pratique, le départ est avancé d’une heure à cause de la canicule et les premiers coureurs sont attendus à 6h30 sur place. On doit viser d’y être à 6h (ça suffit) et André qui a fait le balisage nous dit de compter 1h30 pour y aller. Ça veut dire départ à 4h30. 15 minutes de voiture, plus 45 minutes pour se préparer. Ça veut dire levé à 3h30… Au lieu d’une grasse matinée prévue à Merlans.

Bon bin, on remballe nos 1000 sacs et on va aller se coucher alors

GRP Tour Du Moudang profil 2023

GRP Jeudi : chronométreur aux Granges du Moudang

La tête dans le c**

Le réveil pique bien. On se regarde avec Sylvie, les yeux pas encore ouverts et le pas hasardeux. La nuit a été courte car il a fallu reconfigurer tous nos sacs en rentrant de nuit après les 25 minutes de route la veille au soir.

On pense être les premiers debout mais pas du tout. Julien qui est ouvreur sur le premier tronçon du GRP Tour du Moudang 60k est parti depuis longtemps. Et à 4h, tout le monde est sur le pont. Quel rythme de dingo !

Je vérifie une nouvelle fois l’état de fonctionnement de la badgeuse et me remémore les instructions de Françoise sur son utilisation, après une formation expresse de 3′  :

Là tu as les dossards qui s’affichent et là tu as le nombre de coureurs transmis par satellite au PC Course.

Badgeuse URTime

Une rencontre improbable

On se gare à l’heure sur le parking désert d’Aragnouet-Moudang habituellement blindé de monde et on voit une frontale nous précéder d’une centaine de mètre. Ça doit être Julien qui a déjà bouclé la première partie. On se met en marche. Notre souffle saccadé nous rappelle qu’on est en train d’attaquer les 500 mètres de D+. Sans un rythme dingue, on fond rapidement sur la frontale. Ce n’est pas Julien mais un insomniaque qui a décidé d’aller voir passer la course aux Granges. Le type nous avoue courir le GRP Tour du Néouvielle 40k le lendemain.

Euuuuh… Moi quand j’ai une course le lendemain, je reste au lit au moins jusqu’à l’aube, hin !

Après les politesses d’usage, on prend de l’avance. Je repense aux mots d’André :

Tu verras, ça monte bien pendant une heure puis ensuite c’est plat jusqu’aux Granges. Si vous êtes à la bourre, tu pourras courir.

OK André, mais je préfère ne pas trainer qu’avoir à me taper un sprint.

Fausse alerte

On est encore dans la montée quand Sylvie se retourne et me dit :

– Y’a une frontale derrière.

– Hin ?

Elle est en train de fondre sur nous.

Putain déjà !

Je regarde ma montre. 5h50, c’est pas possible. Je sors la badgeuse, la démarre et m’apprête à passer à la course. Puis le type se met à marcher à dix mètres de nous. C’est l’insomniaque qui a retrouvé des ailes et nous rejoint.

Rho le con. Il m’a fiché une de ces trouilles.

Il ne faut jamais croire les prévisions

J’éteins l’appareil et le range dans sa housse bien au chaud dans le sac. On discute de lui, de sa vie et de son incroyable expérience en marathon à travers le globe. On est absorbé par ses paroles quand un type déboule de nul part et passe entre nous.

– Putain c’est le premier !

– Donne-moi ton sac, me lance Sylvie.

Trop tard, je suis lancé à sa poursuite. J’arrive à sa hauteur. Je regarde ma montre. On est à 15 à l’heure alors qu’on va bientôt terminer la côte. Je crois que je vais mourir. Je passe le sac sur mon ventre, fouille dedans à la recherche de la badgeuse et l’extraie tout en maintenant la vitesse du type qui a pitié de moi.

Je peux ralentir si tu veux !

Non mais, c’est quoi cet ovni ? Je m’accroche comme je peux et je sens bien que je ne vais pas tenir longtemps même si nous sommes arrivés sur le fameux plat. La machine met des plombes à démarrer et il faut que je lise les inscriptions sur l’écran de 5 par 8. Je tiens encore 500 mètres et je sens que je vais exploser.

Ecoute, je vais te badger là.

Le type s’arrête 3 secondes et repart. Je note l’heure du badgeage (5h55) et maintient un bon rythme histoire de ne pas rater les autres. J’arrive exténué 10 minutes plus tard au ravitaillement.

Le responsable : Le premier est passé il y a 10 minutes.

Moi : Je sais, je l’ai badgé dans la montée.

Sylvie et l’insomniaque arrivent 15′ après, le 2e et toute la suite, 20′ après.

On m’installe des bancs en sortie pour faire entonnoir et me voilà à badger 800 coureurs.

A l'aube aux Granges du Moudang sur le GRP

Une première barrière-horaire à gérer

Forcément arrive le moment fatidique de la barrière horaire. Je fais mes comptes et prie pour en sortir le moins possible. Ou en tout cas, il faut que ce soit de manière nette.

A 10′ de l’échéance, ils sont encore une vingtaine sous la tente de ravitaillement. J’ai entendu plusieurs fois que les coureurs ont connu des bouchons qui sont allés crescendo avec la course, les derniers subissant un quart d’heure d’arrêt. Je décide de passer le pointage en entrée du ravitaillement. J’aurai bien le temps d’évaluer l’état des derniers.

J’ai une bonne vision de ce qui s’annonce et arrive à évaluer où va se situer la limite. A 3′ du couperet, j’annonce au bénévole qui se tient à mes côtés que je vais faire passer tout le monde sauf celle qui s’engage en bout de ligne droite et qui est largement détachée des autres. En plus elle est la seule à marcher. Mon acolyte part alors en courant pour la motiver. Peine perdue. Elle arrive à 2′ de la barrière en annonçant qu’elle arrêtait. Dans le groupe des derniers, seul un seul renonce, puis la place se vide. Je ferme officiellement la course avec l’arrivée des serre-files.

Mission accomplie !

Convivialité aux Granges du Moudang sur le GRP

On se fait alors embarquer dans un repas au pâté et au saucisson à 9 heures du matin avec des trublions aux parcours surprenants. Qui aurait dit qu’on rencontrerait au coeur de la montagne un patron d’une chaine de sport, un magistrat, le propriétaire du domaine, des anciens rugbymen pro ? Avec Sylvie, on est au spectacle et on se régale de l’accueil.

A 10 heures, on plie les gaules et on s’en va gouter à un repos bien mérité.

Finalement, on y va à Merlans

En arrivant au col de Portet au crépuscule

Après cette journée off qui a fait du bien, on grimpe au col de Portet à la tombée de la nuit. On déballe nos affaires sur sol du parking en terre que l’on charge comme on peut sur le dos. Deux supporters encore au col nous disent tout le bien qu’ils pensent de notre engagement et se proposent de nous aider à transporter tout ça jusqu’en bas.

Nous, fiers à bras, refusons leur aide sous prétexte que ce n’est pas grand-chose et qu’on devrait bien y arriver, sans manquer de les remercier chaleureusement de leur proposition évidemment. Après tout, ce n’est que 30′ de marche en descente.

Quand tu te confrontes à la réalité…

On n’a pas fait 100 mètres que nos doigts sont cisaillés par les sacs plastique et que les lanières des sacs à dos s’échappent sur les côtés. On se regarde et on éclate de rire.

On est vraiment des pipes ! Pourquoi on a refusé ?

Les derniers du GRP Tour du Moudang 60k passent en sens inverse. Il leur reste encore toute la descente sur Vielle-Aure, soit quelques heures dans le noir. Puis on croise Alain et Fred en serre-files (on les aura vus partout )

La nuit tombe après un magnifique couché de soleil. J’en profite pour allumer ma frontale… qui ne marche pas. La faute au bouton ON laissé allumé depuis ce matin. Bravo Séb ! Je me tourne vers Sylvie :

– Moi : T’as ta frontale ?

– Elle : Non, elle est au fond de mon sac.

On est vraiment trop fort

Installation 5 étoiles

On se retrouve assez rapidement dans le noir, nous guidant à la lueur des fenêtres de Merlans comme un minuscule phare au loin. En arrivant, André et Dominique sont attablés avec l’équipe des ravitailleurs de Merlans autour d’un joyeux banquet, dévorant des crêpes à toutes les sauces (au sens propre).

Tous sont trop occupés à vider le contenu de leur assiette. On contourne la banque où sont entreposés plusieurs stères d’eau pétillante et de coca et on prend nos quartiers à l’étage en plein milieu d’un self, à même le carrelage sur des tapis de sol (les lits de camp, c’est pas mon truc).

André nous propose de faire la grasse matinée, mais franchement, ce n’est pas possible pour moi : je ne pouvais pas rater le passage du GRP ultra-tour 160k. Du coup, tous sur le pont à 6 heures du matin.

Youpi !

Installation 5 étoiles au Merlans

GRP Vendredi matin : chronométreur à Merlans

Une nuit de m****

J’ai rarement passé une aussi mauvaise nuit. Deux fenêtres du réfectoire avaient été laissées ouvertes (il faisait très chaud la veille) et un vent frais s’était levé dans la nuit. J’avais trop chaud dans mon duvet, trop froid quand je sortais un bras. Les lumières des sorties de secours clignotaient sous nos yeux (pouvant André nous avait prévenu). J’accueille l’heure du réveil avec soulagement. Par les baies vitrées, je vois Dominique et André s’activer dehors pour installer le portique de chronométrage. Les premiers seront là dans une grosse demi-heure. Je m’empresse de les rejoindre en emmenant mon petit-déjeuner avec moi. Sylvie reste à l’étage pour faire du rabe.

On se positionne en entrée de la longue terrasse et on prévoit de canaliser les coureurs avec des rubalises chahutées par des vents contraires.

La terrasse de Merlans au GRP

Les coureurs du GRP ultra tour 160k arrivent

Une fois tout en place, rien à faire d’autre que d’attendre les premières frontales dégringoler du col. Ce sera le cas vers 6h45. André se poste derrière le terminal pour contrôler le bon état de fonctionnement. Les équipes relais se mélangent aux coureurs solo. Erik Clavery passe en deuxième position. A peine le temps d’une tape dans le dos et d’un petit mot d’encouragement, il a déjà traversé la terrasse, rempli sa flasque et est reparti.

Les mines sont fermées. Au moins dans la 1ere partie du peloton. Ça se déride néanmoins avec les minutes qui passent. A 8h, le peloton s’effiloche et on entre dans le money time. Plus que 20′ avant les mises hors course. J’ai le palpitant qui s’emballe. A 8h15, un dernier coureur passe un peu affolé (comme je te comprends !) puis plus rien. On fait les décomptes de notre côté. Il en reste encore 3. André dit qu’il sera intransigeant et le suivant jette l’éponge de lui-même avec ses 10 minutes de retard. La faute à sa famille qui l’a emmené faire tout un tas d’activités cette semaine d’après lui.

La course est terminée. On peut bénéficier d’une pause jusqu’à 9h30 avant l’arrivée des premiers du GRP Tour Néouvielle 40k. Ce sera une autre paire de manches : ils ne seront pas 400 mais 1500.

Place au GRP Tour du Néouvielle 40k

Les spectateurs descendent en nombre depuis le col. Avec l’ouverture des oeufs cette année, le site est plus facilement accessible. Le vent s’est calmé. Les gens s’installent dans l’herbe et tentent de faire le forcing pour accéder à la terrasse réservée aux coureurs. On est obligé de jouer les videurs en se tenant debout bras croisés pour les dissuader d’entrer.

Les premiers arrivent à l’heure prévue encore plus fort que sur l’ultra. Tout se passe bien jusqu’à l’arrivée en masse du peloton qui vient s’entasser à l’autre bout de la terrasse. Côté sortie, ça devient vite le chantier. Les ravitailleurs sont sur le pont pour satisfaire tout le monde. De notre côté, il faut aussi gérer les inquiétudes des coureurs :

– Mais ça n’a pas bippé !

– Ca a enregistré, ne vous inquiétez pas.

– Vous êtes sûr ?

– Oui, oui.

Les premiers coureurs du GRP arrivent

Sylvie aperçoit Monika notre M8 croisée deux jours plus tôt. Elles se tombent dans les bras. Monika a bonne mine et bonne allure, et témoigne à Sylvie sa joie d’être là. Cette femme est épatante !

Quand les 1ers croisent les derniers

Le GRP Tour du Néouvielle 40k a cette particularité d’un parcours en 3 tiers : la montée depuis Vielle-Aure, une boucle dans le Néouvielle puis la redescente au point de départ.

Arrive le moment critique où il reste encore une centaine de personnes dans la montée alors que le premier va en terminer avec la boucle. Et on n’a qu’un seul portique. On préfère privilégier la précision du chronométrage pour les premiers. Les derniers seront pointés en sortie de leur ravitaillement.

La terrasse est bondée. On se regarde tous les 4. On met en place notre plan pour déplacer le bloc tout en gardant l’ensemble opérationnel. Trois, deux, un… C’est parti. Ludo, futur serre-file venu en renfort, fait le ménage pendant que chacun de nous transporte un élément tout en respectant les distances pour ne pas arracher les fils. Les gens nous regardent avec des yeux ahuris. On en profite pour nettoyer la sortie des spectateurs qui s’y étaient installés. On refait les branchements, installe la caméra pour capter le passage de chacun en capsule sur LiveTrail.

Le tapis URTime

Il ne reste plus qu’à faire de la place dans le troupeau qui s’est entassé dans la voie d’accès retour.

Le premier sera là d’ici 10′, nous dit André en contrôlant l’appli de suivi.

Faire le ménage

Ludo est plein d’initiatives. On tire des rubalises dans tous les sens pour éloigner les gens. On crée un carrefour avec des panneaux pour indiquer le sens de sortie de terrasse à ceux qui y sont massés et on joue aux videurs, avec beaucoup de style bien sûr

– Messieurs, dames, le premier ne va pas tarder à arriver depuis le bas. Je vais vous inviter à passer derrière les rubalises, s’il vous plait. Merci ! (NDLR : vous le voyez le beau paquet cadeau )

– Ah bon ? Déjà ?

– Et oui Madame.

– Mais Robert, mon mari, vient juste d’arriver.

– Comme tous les gens qui sont là Madame.

– C’est incroyable !

–  … Ou pas car il est dans les temps prévisionnels.

– Je me mets où alors ?

– Derrière les rubalises s’il vous plaît !

Évidemment, avec Ludo, on a dû répéter cette litanie une bonne cinquantaine de fois chacun. Évidemment, dans la seconde qui suit, il y a toujours un type qui enjambe la rubalise pour se positionner devant le panneau directionnel, provoquant une grosse confusion chez ceux qui s’apprête à repartie sur la boucle.

Il y aussi ces gamins que leurs parents ont complètement oubliés tellement ils sont focalisés sur leur poulain, qui s’amusent à tendre et à détendre la rubalise jusqu’à ce qu’elle casse. Là encore, la pédagogie et la psychologie sont de mise (non, on n’a pas le droit de mettre une tarte à un marmot sous prétexte qu’il est insolent et que ses parents laissent faire !)

Grosse Affluence au Merlans pour le GRP

Gérer les premiers…

Le premier arrive enfin. Avec André, on vise l’accès aux jerrycans d’eau. Impossible de s’y frayer un chemin tellement c’est encombré. Il m’apporte à la hâte une bouteille d’eau. Je la brandis bien haut. Le type fend la foule sous les acclamations, sort sa flasque et me la tend. Je verse l’eau en prenant le soin de ne pas en mettre partout. Le type s’agace.

Allez, allez, ALLEZ !

Visiblement, même une assistance sur mesure avec un arrêt de 5 secondes était trop lente pour lui. Surtout avec l’avance de plus de 10 minutes qu’il avait creusée.

On reproduit la manoeuvre avec les 5 ou 6 premiers. Les autres arrivant plus calmement et la terrasse s’éclaircissant un peu, on les laisse se débrouiller avec les ravitailleurs. Puis on scinde l’équipe en 2 : avec Ludo, je retourne à l’entrée de la terrasse pour gérer les derniers arrivants.

… Puis les derniers

Même appréhension que la veille sur le nombre de coureurs qu’il va falloir disqualifier. A 20′ de la barrière, on conseille aux arrivants d’aller d’abord au pointage avant de se ravitailler. L’inquiétude monte parmi les spectateurs qui prennent fait et cause pour la souffrance de chacun et les encouragent à s’accrocher. Certains s’approchent de nous, toujours dans notre posture de videur en bord de terrasse.

– A quelle heure est la barrière ?

– 11h50.

– Rho la la, et il y en a encore qui descendent.

Oui et c’est bien ce qui m’inquiète.

Sur le fil du rasoir

A 3 minutes du terme, pour me rassurer mais aussi pour éviter toute confusion, je dis à voix haute à Ludo :

– On prend jusqu’au type en bleu. Après c’est trop loin, on coupe.

– Je suis d’accord.

La dame qui suit tous nos faits et gestes écarquille les yeux.

– Et la dame qui arrive ?

– A l’allure où elle va, ça me paraît compliqué.

La rumeur se répand parmi les spectateurs qui hurlent de toute leur force à cette dame d’accélérer. Une demi-douzaine d’enfants se lèvent et partent à sa rencontre. Elle se remet à courir, rentre la tête et maintient le rythme sur tout le plat final, entourée d’une volée de moineaux et acclamée autant que le premier dans une haie d’honneur qu’il n’a même pas eu.

– Ludo (malicieux) : Je crois que tu t’es planté.

– Moi (avec le sourire) : On dirait bien.

Des enfants courent
Crédit : StockPlanets

Face à ses responsabilités

Elle est la dernière à passer la barrière. Ensuite plus rien. Je pense être au bout de mes peines. Et pourtant non. A 11h58 arrive un couple dans la force de l’âge : une dame au bord de l’apoplexie et un homme qui la pousse aux limites. La spectatrice qui ne rate rien me demande :

– Vous allez les prendre, hin ?

– Non.

Le couple s’approche. L’homme arrive avec un regard plein d’espoir et je place mes avant-bras en croix. L’homme explose. La femme s’écroule par terre.

– Putain, c’est pas possible !! Pour même pas 5′. Vous n’allez pas nous faire ça ! Regardez, elle a tout donné.

– 8′. En effet, je vois qu’elle a tout donné et je crois que Madame n’est pas en état de repartir.

Toute la foule retient son souffle. Lui m’implore. Elle m’adresse un regard d’abord de dépit puis de soulagement. Je reste inflexible et fais diversion en leur indiquant qu’ils ont tout le temps qu’il veulent pour se ravitailler et se reposer.

– Je vais devoir prendre vos puces.

– Putaiiiiiiin. (Puis s’adressant à sa femme) Je t’avais bien dit que ce n’était pas suffisant de commencer à courir en juillet. Et bin voilà…

J’écarquille les yeux, la félicite d’avoir réussi à faire ça avec aussi peu d’entrainement et l’encourage à poursuivre ses efforts. L’année prochaine sera assurément la bonne.

Quand il y en a plus, il y en a encore

Ludo me regarde. Il attend ses potes Nadège et Richard, accompagnés de leur chien Oslo qui ferment la course. Il en reste encore 5… qui mettront des plombes à arriver. Le temps passe et il faut que je quitte mon poste. J’embrasse Sylvie, je lui donne rendez-vous demain aux aurores. En remontant avec mes sacs sur le dos, je croise les cantalous peu avant d’arriver au col. Ils sont dépités : les deux derniers auront mis 6 heures. C’était looooooong. Et ils doivent encore fermer ce soir, puis demain matin. Ils voient leur temps de pause maigrir comme une peau de chagrin à cause de types qui sont loin du niveau requis.

GRP Vendredi après-midi : je retire mon dossard du GRP

Retrait des dossard au GRP

De retour au centre de course

Je suis dans un état bizarre. L’impression de revenir à la civilisation. J’ai l’état de fraicheur d’un clubber après une nuit blanche. J’ai du mal à marcher droit et tenir une conversation cohérente. Besoin de m’isoler. Je retire vite mon dossard, fais un coucou rapide aux amis et part m’isoler au calme tout l’après-midi dans mon gîte juste pour moi tout seul. J’arrive même un peu à dormir malgré l’énervement.

Quand je retrouve mes esprits, il est déjà tard. Dehors, le temps s’est couvert, la température a bien chuté. Il faut que je m’active pour ne pas rater le briefing du GRP Tour des Lacs 80k. C’est la galère pour se garer. Je suis d’une humeur massacrante et attend sur un coin de table du bar que Simon, le grand patron, fasse son office sur le podium… qui ne viendra jamais puisqu’on avait reçu un mail indiquant sa tenue dans un camping un peu plus haut.

Comme je ne me suis pas connecté de la semaine, j’ai raté les infos importantes. J’attends une demi-heure et ne suit pas d’humeur à danser avec les bandas comme le suggère Robin qui s’active au micro.

– Robin (gelant au micro) : Est-ce que vous êtes prêt pour sauteeeeeeeer avec nous ?

– Moi : Euh… sans façon merci.

Je comprends mon erreur quand je croise par hasard Bryan, un coureur suivi lors du projet Run to Born,  qui me donne les grandes lignes de ce qui est prévu demain : risque d’orages et de vent. L’organisation suit ça de très près. Ils ont évoqué la possibilité de ne pas monter au Pic. Je remercie chaleureusement Bryan qui me délivre de cette ambiance dans laquelle je ne veux pas rentrer, expédie la pasta party et retourne m’isoler au gîte.

Les premiers coureurs du GRP arrivent

Derniers préparatifs

J’ai la chance d’avoir une chambre pour moi tout seul. Le luxe ! Le sac est refait trois fois. Je me fais des noeuds au cerveau avec mon histoire de lunettes. C’est tellement la galère par temps de pluie. Tant pis on fera avec. Mon protocole de demain matin est bien calé. Levé à 3h. La routine

J’échange avec Nadège et Richard qui viennent juste de rentrer défoncés de leur journée. Ils partiront peu après moi demain pour une nouvelle fermeture de circuit (« Et on remonte au Portet ! »). On se souhaite de ne pas faire route ensemble.

Il ne me reste plus qu’à trouver le sommeil malgré l’équipe (adorable) des ravitailleurs de Bielsa qui festoie, musique à l’appui, dans la pièce à vivre.

GRP Samedi : le Tour des Lacs 80k

… Ou comment les conditions météos dantesques ont transformé une formalité en une situation de crise.

La suite ici.

Avatar Séb

 

 

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